Par Thomas De Koninck et Gilbert Larochelle [coordonateurs]
Presses Universitaires de France, Débats philosophiques
2005, 175 p.
Description
La dignité humaine est partout élevée aujourd’hui, jusque dans l’espace public, au rang d’un enjeu suprême, sinon d’un symbole. Il n’est guère de grandes causes où on ne l’invoque au titre d’argument ultime dans les débats de notre temps. La nécessité d’un accord universel minimal autour d’un principe commun à toute l’humanité, au sein du pluralisme des croyances, des cultures, voire des conceptions de l’humanité elle-même, et le souvenir encore frais des horreurs totalitaires, joint aux nouvelles formes de terrorisme, accentuent l’urgence de toujours mieux la cerner. En même temps, la question du corps se renouvelle et s’avère un premier impératif de l’heure, au milieu des controverses les plus cruciales provoquées par les innovations de la science médicale, l’ingénierie génétique, les technologies thérapeutiques, bref la » révolution biologique « . Au vrai, comme s’il le suscitait même, le progrès des sciences s’accompagne du retour en force de l’humain, naguère déclaré » de trop « . Ainsi en va-t-il dans toutes les sphères de la société, du politique à l’économie, de la médecine au droit. Ce sont justement ces différents champs d’applications concrètes de ta référence à la dignité humaine, mais aussi son histoire, que se sont répartis les six auteurs réunis en ce petit volume, trois Français et trois Québécois.
Un constat au moins s’impose : nous sommes restés captifs d’une énigme mystérieuse, inéluctable. La reconnaissance de la dignité humaine relève d’une exigence antérieure à toute philosophie. Le cri d’Antigone retentit toujours contre tout effort de réduire l’être humain et sa transcendance ; il est à jamais témoin d’une indéfinissable dignité que l’on peut davantage reconnaître que connaître, procédant de ce qui » élève chacun de nous au-delà de lui-même « .