es activités d’enseignement et de recherche de la Chaire se concentreront sur les trois thèmes suivants:
La segmentation des savoirs pose à neuf la question des finalités mêmes de la connaissance, laquelle paraît aujourd’hui entièrement mise au service de l’acquisition de « compétences » spécialisées, alors que jamais l’idéal de la culture, de la formation intégrale et de l’ouverture à l’universel par la connaissance n’a paru aussi nécessaire à la prise en compte des enjeux du savoir humain.Ce paradoxe incitera la Chaire à aborder entre autres les questions suivantes :
- Quelle éducation pour les jeunes ?
- Rôle et responsabilité de l’université dans le monde contemporain
- Entre la culture de masse et la figure du spécialiste : quelle place pour la connaissance ?
Alors que le développement des savoirs augmente chaque jour à un degré sans précédent les capacités d’action du genre humain, jamais la question des principes et finalités de l’agir n’est apparue plus pressante mais aussi plus négligée. Se pose alors le problème du discernement moral de l’homme et du savoir qu’il suppose : celui-ci peut-il être à la hauteur des capacités technologiques de l’humanité, et susciter une réflexion renouvelée sur le « sens de l’humain » ? En quoi peut consister au juste, à notre époque, un savoir moral raisonnable ? L’agir se réduit-il au seul impératif du succès technique – au point où l’être humain pourrait à la limite se considérer lui-même comme un stock génétique améliorable et transformable–, ou doit-il bien plutôt reconnaître la valeur intrinsèque de toute personne ?
Autant d’interrogations qui sollicitent une véritable recherche philosophique, concentrée entre autres sur ces thèmes :
- Qu’est-ce aujourd’hui qu’un être humain, et qui est humain ?
- Raison morale et raison technique
- Du fondement de la dignité humaine, à l’ère des biotechnologies.
Le développement des technologies de l’information (autre manifestation de l’explosion du savoir contemporain), la mondialisation de l’économie, la transformation de notre planète en un «village global», créent comme jamais auparavant l’impression d’une situation commune de l’humanité. On assiste à une véritable «surabondance événementielle» où tout est su, connu et communiqué en même temps et partout sur la planète. Mais cette simultanéité nouvelle pose plus que jamais la question des finalités communes de l’humanité, alors que les problèmes auxquels celle-ci fait face transcendent de plus en plus les particularismes nationaux. L’implication réciproque de tous les problèmes au niveau planétaire et les effets de la techno-science sur la nature mettent chaque jour davantage en relief l’importance de l’humain. Il y a lieu de s’en réjouir s’ils suscitent leur pendant éthique, le lien de solidarité, le fait de tenir et de porter ensemble la responsabilité de l’humain comme tel. Une réflexion philosophique apparaît dès lors urgente pour éclairer ces finalités communes et définir les conditions d’une véritable éthique de la responsabilité à l’échelle planétaire.
La Chaire abordera cet enjeu capital en s’intéressant notamment aux thèmes suivants :
- Développement économique et écosystèmes : quel équilibre entre les deux ?
- De la responsabilité envers les générations futures
- Intégration politique, économique et démocratique
- Du conflit des civilisations, et des conditions d’une reconnaissance véritable